La dépression est une maladie et ne se limite pas à une déprime. Nous pouvons entendre la phrase “je suis en dépression” qui est malheureusement une minimisation de ce qu’est réellement la dépression.
Concernant cette maladie, les deux signes importants sont l’humeur dépressive pour commencer. C’est une tristesse marquée presque tous les jours qui est perceptible aussi par l’entourage. Le deuxième signe important est la diminution de l’intérêt pour toutes les activités qu’on appréciait auparavant.
Le reste des signes sont ce qu’on appelle communément des symptômes et permettent le diagnostic de cette maladie. On a par exemple la perte ou le gain de poids, l’insomnie ou l’hypersomnie, l’agitement ou le ralentissement moteur, la fatigue ou la perte d’énergie, le sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive, la diminution de la capacité à se concentrer ou encore les pensées de mort récurrentes.
Il est important de noter les personnes souffrant de dépression voient tout en noir, ont un filtre où tout est gris, ils n’ont plus d’émotion joyeuses, tout ce qui est négatif est DÉCUPLÉ. Ils ont un filtre à travers lequel ils voient le monde. Sans oublier l’irritabilité présente chez ces personnes.
L’objectif est de se rendre compte de la gravité de la chose et de l’importance des signes cliniques, c’est réellement une altération de soi-même : les individus souffrant de dépression ne sont plus réellement eux même, c’est une maladie qui prend le cerveau et qui contrôle les comportements, les paroles et tout le psychisme de l’individu.
Concernant l’étiologie, il y a seulement des hypothèses étiologiques. On sait qu’un trouble va se déclencher quand il y a une interaction entre ce qui se passe chez la personne : la génétique, la psychologie de chacun avec les traits de personnalité, et les facteurs externes : tous les stress qu’on peut rencontrer c’est-à-dire les éléments de vie externes ou internes.
Cette maladie ne survient pas du jour au lendemain ou par un événement précis. Plusieurs facteurs de risque sont présents et c’est le lien entre tous ces facteurs qui va activer la dépression
Concernant les idées reçues sur la dépression venant de la communauté musulmane, cela n’a pas toujours été le cas et l’histoire de l’islam présente un bon nombre de docteurs musulmans ayant traités les troubles mentaux dans leurs ouvrages.
Il y a notamment Abu Zayd Al Balkhi qui est un docteur pionnier dans la compréhension des troubles mentaux notamment la dépression ou les TOC tandis que l’ouvrage date d’il y a un millénaire. Il a écrit un ouvrage traduit par Sustenance of the soul, en 2013, par le Docteur Malik Badri. Abu Zayd Al Balkhi a décidé de faire cet ouvrage afin de différencier les troubles somatiques des troubles psychiques et dans le but d’accorder une certaine importance à ces derniers.
On peut voir dans cet ouvrage plusieurs points très importants qu’on doit retenir :
Il différencie totalement les troubles physiques des troubles mentaux. C’est une nouveauté pour son époque où aucune importance n’était accordée aux troubles mentaux.
Aussi, Abu Zayd Al Balkhi possède de grandes connaissances sur les symptômes des troubles. Ses écrits sont très proches des ouvrages que nous possédons en tant que psychologues de nos jours tel que le DSM (Diagnostic and Statistic Manual) regroupant les différents troubles et leurs signes cliniques.
L’un des points les plus importants est qu’il parle bel et bien de thérapies en tant que traitement, notamment de Talk therapy soit traitements par la parole. Ce qu’il décrit se rapproche énormément des Thérapies Cognitives Comportementales, en mentionnant l’importance de parler mais aussi de méditer, d’assouplir ses pensées ou encore d’avoir un traitement médicamenteux quand c’est nécessaire.
Ici, le but est de montrer qu’on peut souffrir de dépression tout en étant croyant. La dépression est une maladie et n’est pas due à un manque de confiance en Dieu ou une baisse de foi.
Dans le même sens, il y a un certain point à éclairer concernant l’entourage. En effet, cette maladie est tellement prise à la légère que même si on explique souffrir de dépression, l’entourage proche ne prend pas ça au sérieux ce qui constitue un réel problème pour la personne souffrante car s’ajoute à sa souffrance la non compréhension de son entourage et, souvent, le jugement de ces derniers.
Il faut se rendre compte que c’est une maladie qui altère le fonctionnement habituel, il faut réussir à l’entendre et à le comprendre : il ne faut pas avoir un discours culpabilisant et donc entraîner une double peine. Se rendre compte de l’importance de ce trouble c’est développer son ouverture d’esprit, c’est réussir à effectuer une déconstruction de ses connaissances et de ses stéréotypes.
Si vous avez dans votre entourage une personne souffrant de dépression, il faut arriver à comprendre que vous n’allez pas réussir à sortir la personne de sa dépression, il faut réussir à l’aider dans ce que vous pouvez, tout en s’adaptant à ses besoins, ,il est nécessaire de se rendre compte que nos mots ont une importance surtout dans cette situation.
En résumé, il faut faire attention à ce qu’on dit, se rendre compte de l’importance de nos actions et de nos paroles, faire du mieux qu’on peut pour partager l’empathie qu’on a, les aider le plus possible avec des actions minimes comme les écouter et leur aider ce dont ils ont besoin, s’informer sur cette maladie pour tenter de les comprendre le mieux possible, si la personne n’est pas réfractaire à cela lui envoyer des vidéos sur ce sujet ou autre.
Pour finir, je souligne que la dépression, peu importe sa sévérité, est une maladie qui se soigne très bien lorsqu’elle est prise en charge totalement par des professionnels de santé. Pour cela, il faut démocratiser la prise en charge et le besoin d’aide. Sans oublier qu’il faut se rendre compte de la gravité de cette maladie qui est tellement intense qu’elle est physique et psychologique.
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